Depuis mon dernier message, il s'est passé pas mal de chose.
L'Iran est un très beau pays mais je vous le déconseille en été, les gens sont très accueillants, parfois il t'arrête sur la route juste pour te serrer la main et te dire "Welcome, thank you" et puis après il part. Le trafic de Téhéran est compliqué, ça roule de partout, a priori les 2 roues peuvent prendre les sens interdits et griller les feux rouges, rouler à Paris est un bon entrainement mais pas suffisant. Il y a pas mal de vespa dans la rue ou les versions indiennes, depuis Paris j'en avais pas vu beaucoup. Mais on m'a dit que les 2 temps ont été interdits il y a plus de 20 ans alors moi je suis un peu intrus avec mon frein à disque
Sans surprise, une petite révision est nécessaire, démontage complet du moteur pour voir les dégâts, résultat de 2 jours de boulot :
- Roulement de boite qui avait perdu quelques billes (le changement de vitesses était devenu très dur depuis quelques jours)
- Du coup il y avait plein de particules métalliques dans l'huile qui avait bousillé les autres roulements
- Nouveau pignon élastique, les ressorts ne ressemblaient plus trop à des ressorts
- Croisillon
- Nouveau disque d'embrayage, ça ne me semblait pas utile sur le moment mais bon le gars me disait que j'avais de la route à faire
- Changement des vis du garde boue qui étaient toutes rouillées
- Nouveau tambour arrière, les cannelures étaient bien usées, même si ça ne posait pas de problème (étonnamment il n'était pas estampillé Piaggio)
- changement de garniture du tambour même si le freinage me semblait suffisant
- Silent bloc de suspension arrière
- Réalésage du cylindre en 52,9 et nouveau piston
- Resurfaçage de la culasse
- Nouvelle bielle qui avait un petit mm de jeu (je connais pas vraiment la tolérance)
- Nouveaux câbles et gaines de changement de vitesse qui commençaient à péter
- Câble d'embrayage
- l'anti parasite tenait par magie donc un nouveau qui tient bien
Pour les curieux j'ai payé 300 €, je suppose qu'à Paris ça aurait coûté plus cher.
Après 2 jours sans rouler, je repars enfin, vers la frontière Turkmène.
J'ai lu qu'il y avait moins de touriste au Turkménistan qu'en Corée du Nord. Je ne sais pas si c'est vrai mais c'est sûr qu'il n'y avait pas beaucoup de touriste. La capitale Aschagbat est impressionnante et folle, plein de grand batiment blanc mais une impression que la ville est vide. Pas le droit de prendre en photo les batiments officiels et de rester plus de 2 minutes devant, il y a des gardes ou des policiers partout. Par contre on a le droit de prendre en photo la statue géante du président. Et puis bien sûr, les voitures noires et les vitres teintées sont interdites dans la capitale, ça ferait tâche avec tout le blanc de la ville. Donc plus de 90 % des voitures sont blanches, parfois gris clair et rarement de couleur.
Direction Darvaza et le cratère de feu. Route en mauvais état, plus de 40°, des chameaux sur la route mais le vespa et moi avons survécu. Mais faire les derniers 10 km pour atteindre le cratère est une grosse épreuve. Passage de sable, cailloux. Certains en voitures ont mis plus de 3 heures. L'embrayage a pris un sacré coup, je n'arrivais plus à débrayer, je calais dès que je passais la première, une vidange avant de repartir à améliorer le problème mais j'ai de plus en plus de mal à kicker pour démarrer. Sur le chemin du retour, à 2 km de la route principale, je ne peux plus avancer l'embrayage patine trop et je kicke dans le vide, impossible de redémarrer, le démarreur électrique ne fonctionne plus. Je suis obligé de me faire remorquer, il n'y a que des gros camions qui peuvent le faire et j'ai qu'une petite corde. Petit problème le conducteur ne me voit pas dans ces rétros, je suis tombé une fois et il a mis 20 m à s'en rendre compte, résultat, le côté gauche est bien abimé et le tablier a pris un coup mais bon ça roule c'est le principal.
Arrivée sur la route principale, j'en profite pour changer la roue arrière qui a pris un sacré choc la veille et le pneu frottait contre le moteur. Le moteur a refroidi et redémarre à la poussette, je kicke encore dans le vide mais l'embrayage ne patine pas. Bien sûr j'ai vérifié que le câble était suffisamment détendu, j'ai du mal à comprendre le problème mais j'ai pas le choix, je dois continuer, on est en plein milieu du désert et j'ai qu'un visa de transit de 5 jours.
Après le Turkménistan, l'Ouzbékistan, son désert, ses routes défoncées et son essence octane 80... le vespa le digère bien. Cependant, impossible de trouver de l'huile 2 temps depuis l'Arménie, je suis obligé de mettre de l'huile classique, j'en mets un peu aussi dans l'essence par prévention. Je fais une amorce de serrage sur la route, apriori à cause de l'huile mais bon encore une fois, en plein milieu du désert par 40° j'ai pas trop le choix. Je retrouverais de l'huile 2 temps seulement au Tadjikistan.
Arrivée à Boukhara, je retrouve les groupes de touristes, donc un groupe d'italiens un peu surpris de voir un vespa
Au Tadjikistan, enfin je retrouve les montagnes et les routes sinueuses. J'aime beaucoup les paysages désertiques mais les routes droites sont ennuyantes. Je fais réparer le démarreur électrique, la goupille était cassée, le mécanicien met une vis, ça devrait tenir mais il est pas trop chaud pour ouvrir l'embrayage, toute façon il n'aurait pas eu les pièces pour réparer et puis il fonctionne, c'est juste avec le kick que l'embrayage patine.
Une fissure est apparue à cause du porte bagage juste à l'arrière de la suspension, je le fais ressouder et j'attaque le route du Pamir. Absolument magnifique mais route défoncée et la fissure sur la coque réapparait. Je suis à Khorog et je vais trouver un garage pour réparer et renforcer cette partie parce que j'ai encore un peu de route en mauvais état.